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Nouvelle étude sur la perception des consommateurs par rapport aux œufs


Des choix différents si les oeufs sont non transformés ou non

L’achat d’aliments va maintenant au-delà de l’aspect nutritionnel. En effet, plusieurs consommateurs québécois prennent également en compte d’autres attributs comme l’empreinte carbone d’un aliment ou le bien-être animal associé à son mode de production. Si nous ajoutons d’autres éléments tels l’aspect santé, le niveau de transformation et le prix, l’information à prendre en compte par le consommateur devient rapidement complexe.

Une équipe multidisciplinaire de l’INAF  s’est intéressée à ce genre de question!

Plus spécifiquement :

  1. Est-ce que le consommateur qui valorise le bien-être animal ou l’environnement lors de l’achat d’une douzaine d’œufs aura la même valorisation pour les œufs qui compose un plat préparé comme une quiche?
  2. Une information validée scientifiquement et présentée de façon simple peut-elle modifier les croyances sur lesquelles un consommateur fait ses choix pour un attribut, tel le bien-être animal?

L’équipe de recherche répond à ces questions dans un article récemment publié dans un numéro spécial de la revue Animals.

Un peu plus de 900 participants ont donc participé à une enquête utilisant les techniques de l’économie expérimentale. Les participants devaient faire des choix pour une douzaine d’œufs produite par des poules en cage, en logement enrichi, en liberté ou en liberté avec un accès à l’extérieur (par ordre croissant de prix). Les participants devaient également faire des choix pour une salade contenant des œufs durs et une quiche. Ces deux plats préparés étant en quatre versions selon les quatre types d’œufs, sous un scénario de prix bas et un autre de prix élevé.

Contrairement à l’hypothèse de départ des chercheurs et chercheuses, les consommateurs choisissent plus fréquemment des œufs issus de systèmes de production perçus comme ayant plus de bien-être animal et moins d’impacts environnementaux lorsqu’ils sont inclus dans les plats préparés que sous leur forme non transformée, et ce, même s’ils sont plus dispendieux.

Sur la base de ces résultats, l’industrie agroalimentaire devrait avoir un intérêt à utiliser des œufs de spécialité dans ses activités de transformation.  Pour répondre à la 2e question, l’équipe de recherche a tiré avantage du fait qu’il y a près de 10 ans, plusieurs chaînes d’alimentation et de grands noms de la restauration rapide ont pris des engagements publics envers les œufs de poule en liberté, pour des raisons de bien-être animal. La majorité des consommateurs pensent donc que ce mode de production est le meilleur. Or, la science semble plutôt indiquer que le logement enrichi offre actuellement le plus de bien-être animal. Cette sensibilité des consommateurs à l’information devrait interpeller les pouvoirs publics alors que plusieurs entreprises utilisent des arguments parfois douteux quant à l’empreinte carbone ou le bien-être animal associés à leurs produits, et ce, en absence de vérifications par une entité scientifique indépendante.

Félicitations à l’’équipe de recherche composée de Maurice Doyon, Stéphane Bergeron et Laure Saulais du département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation, ainsi que de Marie-Ève Labonté et Véronique Provencher de l’école de nutrition!

Source du texte : Maurice Doyon

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